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La Qualité de Vie au Travail aussi appelée QVT pour les intimes, n’a pas de définition claire et générale. En effet, ses actions dépendent de l’organisation et des besoins des personnes qui la compose, ainsi son principe est personnel et subjectif.
Une chose est sûre, il s’agit d’une démarche collective qui vise à faire un lien entre le bien-être (physique, psychique et social) des salariés et la performance des entreprises. Nous verrons par la suite le cheminement qui amène à rendre ces deux facteurs compatibles, pour le plus grand bonheur des collaborateurs et des dirigeants.
Et si on revenait aux sources ? À tout ce qui a permis d’en arriver à la notion de QVT comme on la connaît (ou pas) aujourd’hui en France.
À l’origine, la performance dans les entreprises était uniquement liée au travail effectué par les salariés, et non aux autres facteurs inhérents à ce dernier. Les heures supplémentaires étaient très bien vues, tandis qu’un salarié qui ne travaillait pas suffisamment d’heures était défini à l’époque comme fainéant, et qui n’apportait pas assez de valeur à l’entreprise. Le bien-être n’était pas du tout une notion abordée dans le cadre du travail, et n’avait donc pas sa place dans les entreprises.
Les choses ont vite changé, tout d’abord aux États-Unis, à partir de la fin des années 60, où la question des conditions de travail a été mit sur la table, puis dans les années 90 où cette fois-ci ce sont les Risques Psycho-Sociaux (RPS) qui ont été discutés.
Plusieurs événements ont suivi ce courant de pensée d’Elton Mayo, considéré comme un des pères fondateurs de la QVT dans le monde. À commencer par la création du Conseil International de la QVT en 1973, qui définit cette démarche sous quatre thèmes : l’intégrité physique, l’intégrité psychique, le développement du dialogue social et l’équilibre entre la vie au travail et la vie privée.
De même, Herzberg, psychologue américain, a placé la QVT au centre des préoccupations dans les entreprises, en intégrant de nouveaux facteurs, de nouveaux besoins dans le monde du travail en 1971.
C’est seulement dans les années 2000 que la QVT arrive véritablement dans les entreprises en France. D’ailleurs, ce n’était qu’en 1997 que les médias l’ont mentionné. En 2003, l’Agence Nationale pour l’Amélioration des Conditions de Travail (ANACT) lance la première semaine de la QVT, qui permet de souligner toutes les actions faites par les entreprises et les conseils pour intégrer la QVT dans sa politique.
En 2007, l’ANACT a défini six facteurs clés de la QVT : les relations sociales et de travail, le contenu du travail , l’environnement physique de travail, l’organisation du travail, la réalisation et le développement professionnel et la conciliation entre vie professionnelle et vie privée.
L’Accord national interprofessionnel (ANI) qui a été signé le 19 juin 2013, précise les différentes dimensions de la QVT en France et invite les acteurs à s’initier à cette notion dans les entreprises pour améliorer les conditions de travail et leur performance. Le 17 août 2015, la loi Rebsamen est votée en France et l’article 19 de cette dernière, traitant de la QVT, amène son caractère obligatoire dans les négociations annuelles entre les entreprises et les représentants syndicaux.
Alors que pendant longtemps le facteur de la rémunération faisait pencher la balance du côté des collaborateurs, aujourd’hui les salariés vont plus loin : ils sont notamment en demande d’aménagement du temps de travail et de flexibilité des horaires, d’autonomie, de responsabilité, d’espaces bien-être dans les locaux, de pouvoir de décision et même de télétravail. Par exemple, selon une étude Adecco, « 61% des millennials estiment que la QVT est plus importante que le salaire ». Ainsi le bien-être au travail est devenue une préoccupation majeure dans les entreprises, de toutes tailles et dans tous les secteurs.
Lorsque les collaborateurs ne se sentent pas bien dans leur travail, et que l’entreprise dans laquelle ils se trouvent ne contribue en rien pour améliorer leurs conditions de travail, il ne faut pas s’étonner si ces maux se traduisent en stress puis en absentéisme, en RPS, en burn-out… Inutile de vous détailler la suite des événements : qui dit « malheureux au travail » dit répercussions négatives sur l’entreprise, dont des coûts supplémentaires et une performance en baisse.
En s’initiant à une démarche participative de QVT, les conditions de travail des collaborateurs sont améliorées, ainsi ces derniers s’en retrouvent bien plus heureux. Ce bien-être au travail se traduit par des missions effectuées avec le sourire, de la motivation, de la créativité et de l’efficacité (et j’en passe)… Un travail bien fait, amène des clients heureux ce qui augmente la performance de l’entreprise. Logique !
>> À savoir : selon Bloom At Work, « une entreprise dont les salariés sont épanouis est 43% plus productive que la moyenne ».
Bien entendu la perception de la QVT, tout comme celle du bien-être au travail sont subjectives. Un collaborateur peut être heureux dans certaines conditions tandis qu’un autre y serait malheureux ou du moins, pas pleinement satisfait. Nous vivons dans un monde chamboulé, qui évolue de jour en jour, ce qui nous transforme tous, plus ou moins, en une boule de stress ambulante. Si l’on rajoute à cela des contraintes liées au travail du type : horaires de travail non adéquates avec le mode de vie, pression, du bruit dans l'open-space, ou encore des fauteuils désagréables… [SPOILER ALERT] on court à la catastrophe physique, psychique et sociale.
Le secret du bonheur des collaborateurs se trouve … dans la tête des collaborateurs ! Évidemment ! Nous sommes tous différents : dans une entreprise, les collaborateurs n’ont pas tous le même âge, les mêmes centres d’intérêt, le même parcours, les mêmes besoins tout simplement. Certains auront besoin de reconnaissance et de souplesse dans leur rythme de travail, tandis que d’autres auront besoin d’espaces de travail particuliers, de moins de bruits dans les bureaux ou de plus de bruits dans les bureaux… Un casse-tête sans nom, auquel il est pourtant facile d’y trouver une solution.
La recette « miracle » c’est un bien grand mot… et puis la recette d’une entreprise ne sera pas la même d’une autre ! Mais pour compenser cette grande déception, voici les conseils généraux que des experts en la matière mettent en avant :
1 - Faire participer les collaborateurs au processus : ils se sentiront actifs, pourront donner des idées auxquelles on ne pense pas tous, et accepteront mieux le changement lorsqu'il arrivera.
2 - Ne pas sous-estimer la communication (et l’écoute) : utiliser les outils de communication à distance est primordial et les grandes réunions participatives, où toutes les parties prenantes sont conviées, sont les bienvenues. Dans tous les cas, peu importe la méthode utilisée, pour que les actions de la QVT soient menées à bien et que toutes les personnes concernées l'acceptent, il faut communiquer, et tenir informées ces dernières tout au long du processus de mise en place.
3 - Prendre en compte toutes les notions autour de la QVT : il est important de ne pas réduire la QVT seulement au bien-être individuel du salarié en mettant en avant par exemple des créations de crèches d'entreprise, des espaces welness, des salles de sport, des espaces de repos, des cours de sophrologie, ou un service de conciergerie. Il faut bien comprendre que la QVT ne se limite pas à cela, et que dans cette notion, il y a le mot "travail". En effet, les actions qui la caractérisent doivent tourner autour du travail en tant que tel : des équipements adéquats, de mêmes pour les espaces de travail, les salles de réunion, mais cela peut aussi concerner toutes les initiatives autour de l'autonomie, de la reconnaissance, ou encore des formations par exemple.
4 - Suivre la démarche QVT : pour savoir ce qui fonctionne, ce qui est à supprimer, à améliorer … et surtout observer l’impact des actions engagées. Il est d’ailleurs important de mesurer ce dernier anonymement, pour que les répondants puissent donner leur avis ouvertement. Les indicateurs de performance sont d’ailleurs à surveiller constamment : taux de satisfaction, d’absentéisme, de malades professionnelles,…
5 - Hiérarchiser les tâches et penser sur le long-terme : lorsqu’on part de rien, il est impossible de tout changer d’un coup, de ce fait la priorisation en fonction de l’état d’urgence ressenti par les collaborateurs et en fonction du budget mis à disposition du chargé(e) de la QVT est primordiale. Il faut aussi penser sur le long-terme pour pouvoir pérenniser cette situation de bien-être et de performance.
Pour finir, une petite question - débat : le conférencier Vinnet Nayar a dit "Les employés d'abord et les clients ensuite", pour ou contre ? Réagissez sur les réseaux sociaux Linkedin, Twitter et Facebook !
Ce qu'il faut retenir :
✅ La Qualité de Vie au Travail combine le bien-être des salariés et la performance de l'entreprise
✅ Les actions qui y sont liées sont subjectives et personnelles à chaque organisation
✅ Il n'y a pas de recette miracle pour la QVT, mais des conseils d'experts qui peuvent aider à faire au mieux
✅ Seuls les collaborateurs savent ce qui est bon pour eux
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